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je vis, je dis, je ris ...ou pas
22 octobre 2014

l'espionnage industrieux

 

En lisant la boite mail de ma fille, je découvrais, grâce à des échanges paniqués, qu'une fille avec laquelle elle correspondait n'était plus accessible, sa mère ayant censurés (ou supprimés, les mails manquaient de précision), les différents comptes que sa fille possédait sur les réseaux sociaux.

Ma première réaction à cette lecture fut : que pouvaient contenir ses comptes pour devoir être expurgés ; ma deuxième : ma fille détenait-elle elle aussi des comptes dignes de figurer sur l'index encyclique satanas ; ma troisième : comment la mère avait-elle fait pour découvrir le fléau ? ; ma quatrième : il me fallait user de plus de perspicacité si je voulais espionner avec efficacité ma fille : ma cinquième : j'étais en train d'espionner ma fille et de virer à la paranoïa ; ma sixième : à force de persévérance, je suis tombée sur son blog où elle déclarait être lasse de l'écriture, pourtant sa passion, que sa vie familiale était "chargée" (?) depuis qu'on était six, qu'elle voulait se consacrer au dessin, au sport et aux études ; ma sixième : passée la  déception qu'elle mette les études en dernier, j'ai ressenti de la tristesse de si mal la connaître (et pourtant elle me parle : de ses copines, de ses profs, de ses bleus et gnons (me faisant lui dire, vu leur survenue quotidienne, que si vraiment elle compte être prof de sport, ses élèves seront contents de l'avoir parce qu'elle sera souvant absente pour cause de blessures) ; mais pas de ses activités informatiques souterraines, d'où mes fouilles régulières pour me rendre compte un jour qu'elle s'est inscrite sur un site de rencontre ( j'ai supprimé le profil, mais vu qu'elle n'a pas réagi, je pense que c'était une blague de ses soit-disant copines), qu'elle n'a pas entrainement ce vendredi ... en fait je dois être la seule à aller sur cette boite mail, parce qu'elle n'est jamais au courant de ce que moi je sais par cet intermédiaire....)  ma septième : je voulais lui faire un gros bisou et la rassurer ; ma huitième : ma fille était à l'athlétisme ; ma neuvième : ma fille est rentrée, pas du tout déprimée, m'a montrée un de ses dessins et je ne pouvais rien lui dire, car elle ne devait pas savoir que j'espionnais (même si pas assez exhaustivement) ses incursions internétiennes.

Alors, avant de condamner les parents qui espionnent les enfants (l'idée m'a bien effleurée de vérifier l'inocuité de son téléphone portable, mais de 1) je ne sais pas m'en servir, de 2) je l'ai fait avec celui de mon mari et on a vite fait de se faire des idées en lisant un sms d'une certaine nathalie dont il ne m'a jamais parlé et qui s'excuse de l'avoir appelé mais elle vient d'acheter un nouveau téléphone (????). N'étant moi-même pas munie d'un portable _ ce qui commence à être pénible vu que je suis obligée de donner celui de mon mari pour être livrée et donc lui avouer que je reçois des colis dont il n'a pas besoin de savoir la provenance ni la quantité _ le monde de la mobilité m'est un peu obscur et je me suis interrogée longtemps pour décoder le sous-entendu latent caché sous ce sms innocent (?) et je ne pouvais pas interroger mon mari, vu qu'il ne doit pas savoir que j'ai osé regardé sa messagerie...comme quoi, espionner les gens ne vous amènent que des tourments que vous ne pouvez partager qu'avec votre conscience qui telle un Jiminy Criquet vous condamne à faire confiance et à effacer vos doutes et vos craintes), de 3) je ne sais pas m'en servir), je vous remercie d'interpeler les médias qui me font craindre le pire pour ma fille, qui vient de découvrir le lycée, l'importance de prononcer son propre style (qui ne correspond pas avec mes a prioris sur la décence), les sorties en groupe mixte et l'intolérance de sa mère, alors que j'habite une contrée où l'incident le plus grave, relaté dans tous les comptoirs, fut lorsque le compère Roger siffla la Charlotte parce qu'elle avait oté son sabot gauche, dévoilant un bas troué. Bien sûr, internet ouvre les portes aux pires prédateurs, mais encore faudrait-il qu'il existe  une voie ferroviaire pour les conduire jusqu'à notre patelin qui ne sait donc même pas faire tourner la tête aux vaches.

En même temps, j'espère ainsi la protéger, non pas contre la violation de son intimité, mais contre toute tentative délétère qui pourrait ternir sa joie de vivre et j'avoue ne pas apprécier du tout une de ses amies virtuelles qui, sur son blog, sur lequel je me suis forcée à jeter un regard furtif, fait l'apologie de la drogue, sous couvert d'une fiction peu réconfortante et je me suis assurée que ma fille ne faisait pas partie des prévenu(e)s (terme pour exprimer ceux qui sont avertis lorsqu'un nouvel écrit n'est pas censuré ou supprimé par une mère bienveillante et peut donc embrumer des âmes innocentes, les transformant en condamné(e)s).

Bon, j'ai lu une fiction de ma fille très mortifère et je suis heureuse qu'elle ait commis suffisamment de fautes d'orthographe pour détourner l'attention der ce fond macabre et qu'elle ne me lise pas car j'aurai le droit à une bouderie monumentale, mais si jamais elle tombait sur ce message, je la supplie d'écrire ancore, même si elle ne me parle plus, car elle a une belle écriture et si elle s'accroche à son Bescherelle, elle deviendra une grande écrivaine (prof d'EPS : Encore Putain Sa fait mal) que des milliers de gens pourront espionner pour découvrir son secret : une mère qui n'a pas de téléphone portable pour lui demander où elle est.

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