la peur de se mettre au placard

La PEUR ... c'est la première réaction rapportée par les gens lorsqu'ils évoquent les assassinats commis il y a déjà une semaine : " cela fait peur" (ils ont beau se dire  consterné, choqué, attristé, en colère, affligé, dégoûté du genre humain (comme dit mon fils, 90% des gens sont mauvais, il ne s'inclut bien sûr pas dans ces 90%, car chacun sait qu'il est un fervent pratiquant du non-dénigrement de son prochain) revient toujours le mot "peur", même si c'est pour déclarer : "ils ne vaincront pas par la peur").

La peur se manifeste le plus souvent de manière irrationnelle, alors quand vous rajoutez des kalachnikofs (je ne sais pas comment ça s'écrit, mais j'ai PEUR que si je me mets à chercher l'orthographe du mot sur internet, de subir un interrogatoire serré sur le pourquoi j'ai conservé des liens étroits avec ce qui est la marque d'un jugement immature et une tendance au dénigrement des valeurs familiales pour se réfugier dans un monde utopique et féroce : un KIKI et une tête à vous casser la machoire pour vous forcer à pratiquer votre propre ramadan) celle-ci n'a plus de limite:, vous vous surprenez à imaginer des hommes surgir de sous la banque d'accueil de la bibliothèque pour vous mitrailler parce que vous venez de mettre la main sur le journal de Mickey (magasine au combien symbôle parabolique d'une écoute généralisée allant à l'encontre de notre droit de s'exprimer librement, même sans crayon, et de chercher sans appréhension l'orthographe d'un mot qui ne véhicule pas en lui-même un désir de destruction mais un délire pour dysléxique). Vous avez beau vous répéter que vous n'habitez par Paris (et même là bas, les gens risquent plus de mourir à cause de la pollution que du geste désaxé d'un fou qui se veut le messager du Bien que ça fasse mal), vous avez beau constater que vous n'êtes pas entourés de voleurs*, violeurs, tueurs, truandeurs, vous ne pouvez vous empêcher de répéter qu'on ne connait quelqu'un que lorsque la police vient vous interroger sur un meurtre qu'il a commis et qu'il y a des individus qui choisissent volontairement d'embrasser la profession d'avocat,

vous ne pouvez empêcher la PEUR de vous habiter.

Ainsi, demander à un homme normalement constitué de chercher dans le placard, une certaine boite de conserve qui pourrait constituer un "bon" dîner. Cet homme d'une corpulence qu'on pourrait décrite comme honnête, si elle n'était pas la résultance d'un abus de gras, de salé et de fauteuil douillet, a toujours un moment d'hésitation quand il ouvre la porte et doit enfoncer sa main dans un enchassement désorganisé de boites aux dates plus ou moins incertaines. Ce grand costaud se met à respirer lourdement, à transpirer du front et peine à avaler sa salive quand il s'agit de déranger quelques paquets semblant ne contenir que quelques biscuits anodins alors qu'ils cachaient une brioche (qui ne se cache plus d'ailleurs, ayant décidé de passer outre la ceinture).

Du moins c'est comme ça que j'explique le fait qu'il ne trouve jamais ce que je lui réclame (sans fausse pub), se contentant d'ouvrir la porte, de déclarer sur un ton péremptoire : je la vois pas ou X m'a mangé mes pains au chocolat et attendant que j'aille m'enfouir dans ce fatras mystérieux de noirceur. ..Bien qu'il joue sur le même registre quand il s'agit de découvrir le beurre dans un réfrigérateur, pourtant bien éclairé ou un papier qu'il a déposé sur la table et qui s'est caché, pour mieux le surprendre, sous un sac déposé par un inconnu (moi, le plus souvent mais il ne me connait plus quand je fais ce qui le contrarie...). Je  répète, à lui et à mes enfants qui semblent souffrir de cette même appréhension incontrôlable face au placard insondable, aux clayettes abyssales et aux cartables incapables de monter seuls jusqu'à leur chambre : "n'ai pas PEUR, cela ne va pas te sauter dessus, ou te mordre." Et alors la PEUR se mue en COLERE....(mutation tout à fait explicable, selon un psy qui ne s'est certainement pas trouvé face à un kalachnichof au cours de son transfert vers un appartement plus cossu, doté en rpime déductible des impôts d'une femme de ménage pour sonder ses placards)

Pour cesser d'avoir PEUR, je ne vous qu'une seule solution : baillonner tous les oiseaux de mauvais augure (prêtres, imams, rabins, politiques, journalistes, voisins, collègues, mon beau-père, mon aîné...mon mari qui dit qu'il ne faut pas généraliser et déclare que s'il avait une bombe, il la lancerait sur le Yemen...) et gagner la prochaine coupe du monde de football.

 (*la preuve : ce samedi, je fais mes courses comme d'habitude, je ne dirai pas où pour ne pas être pister par un détraqué de la banque alimentaire, je m'efforce de sortir ma dernière de la voiture sans m'arracher la main, ni la portière (je ne sais qui a inventé les coques pour bébé, mais il pourrait songer à ouvrir un club de musculation, j'ai des bras qui ont doublé de volume), je pose le pseudo-haltère dans le caddy et ma fille et moi allons remplir notre soutien hebdomadaire à la consommation nationale (avoir 4 gosses c'est peut être bon pour la retraite, mais antinomique avec l'épargne retraite). Je reviens cahin caha, expirant derrière mon chariot. Essayant de reprendre mon souffle tout en calmant la petite qui n'a pas apprécié de rester 1/2 heure dans un réfrigérateur (c'est pour cela que l'inflation est faiblee, les étiquettes grimpent pendant que les factures de chauffage des supermarchés baissent), j'explore mes poches pour tomber sur mes clefs. Quand je me rends compte (après avoir découvert de vieux mouchoirs, une gourde de compote vide, 3 tickets de caisse, des gants et un stylo tout fuyant de PEUR  qu'il me salisse les mains...et qui fait sur moi...) que non contente d'avoir oublié de fermer la voiture, j'ai laissé les clefs sur la portière. Et personne n'a pris ma voiture. Alleluia ! Sodome et Gomorrhe sont sauvées ....ou ma voiture est bonne à jeter....)