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je vis, je dis, je ris ...ou pas
27 juin 2015

Pitié pour mon palais

Le monde est impitoyable.

Le monde du boulot : je travaille 4 jours par semaine ; il me faut bien 4 jours pour récupérer de mon mercredi à voiturer des gamins qui, même en vacances, trouvent le moyen de me précipiter...

Je m'explique et je reviendrai ensuite à l'impitoyabilité du monde, mais il y a des priorités dans la vie. Il se trouve qu'outre 3 enfants, j'en ai un 4ème qui est l'ainé. Ce dernier, en réalité le premier, connait quelques difficultés avec le français : il est capable du pire (un 5 pour son premier bac de français) comme du pire : ne pas savoir lire correctement sa feuille de convocation et me soutenir que son oral d'histoire-géo se déroulait ce mercredi à 14 heures, alors qu'il avait lieu à 8 heures. Le monde impitoyable sait parfois se montrer chanceux car, heureusement, le lycée a appelé à 8H21, s'étonnant de ne pas voir mon fils, heureusement, ce dernier, en réalité le premier, était déjà réveillé, car il s'était endormi sur son bras qui, tout engourdi, réclamait du sang frais, heureusement, je ne me reposais pas au travail et nous avons pu, après m'être saisie de la petite dernière, rééllement la dernière sauf en rires sarcastiques à vous faire frissonner devant ce monde précocement impitoyable, monter dans ma superbe nouvelle voiture (dont je tairai la marque pour ne pas faire saliver mon garagiste en panne de réparations) à 8H25, heureusement, l'examinateur était très sympa et n'a pas trop tiqué quand mon fils est arrivé, malheureusement, n'ayant pas eu le temps de prendre une douche.

Je ne travaille donc pas le mercredi et ma chère collègue en profite pour déblatérer sur mon compte devant tous ceux qui passent, y compris bien sûr le chef. Comment je le sais alors que tous ces hypocrites me sourient le jeudi comme s'ils étaient mes amis ? une stagiaire et une collègue présentes ces jours là m'ont rapporté ses remontrances qui vont crescendo, puisque les dernières exprimaient son ras le bol : " il ne me reste que 4 ans et demi à faire avant la retraite, ces années vont se révéler très difficiles si je dois les endurer avec ..."., suivait mon prénom" .

L'origine de cette acrimonie: lundi matin, je devais suivre une formation, donc je lui avais demandé de venir  me remplacer, car madame ne travaille pas le lundi et le mardi d'habitude. Me rendant, ensuite, compte que l'inscription de mon premier, qui n'est pas le dernier à m'en faire voir de toutes les couleurs, avait lieu l'après midi et craignant de ne pas arriver à 14 heures, je lui avais téléphoné vendredi soir, chez elle, pour lui demander si elle pouvait assurer au moins jusqu'à 15 heures. Elle m'a répondu qu'il n'y avait pas de soucis et qu'elle resterait, tant qu'à venir, jusqu'au soir. Il s'est avéré que l'inscription s'est faite rapidement (j'ai eu l'impression que le jeunette chargée de prendre le dossier connaissait mon fils, mais je ne me fais pas d'illusion, c'est certainement le seul de son lycée qui a une tignasse à rendre jaloux une serpillière croisée avec des bigoudis) et à 14 heures, j'étais au boulot. La voyant motivée et dynamique comme à son habitude, je lui propose (je me demande même si elle ne me l'a pas suggéré par ses soupirs répétés), si elle le souhaite, de rentrer chez elle et je m'excuse du dérangement. Elle accepte avec joie, car elle va ainsi pouvoir aller récupérer le lot qu'elle a gagné en jouant sur une radio locale (ils doivent être trosi à jouer et régulièrement donc elle gagne). Mais avant, je ne l'ai appris qu'après, elle est retournée chez elle, où son mari, qui ne la supporte pas et la pousse à aller au travail même quand elle est malade, lui a gueulé après qu'est ce qu'elle fichait là à lui perturber sa retraite.

Donc mercredi, elle s'est plainte que je l'avais forcé à partir (avec quoi ? j'ai bien un tournevis dans mon tiroir...), alors qu'elle avait fait l'effort incommensurable de venir un jour de repos parce que que je lui avais dit que je ne viendrai pas de l'après midi et qu'elle s'était faite engueulée par son mari (seule chose de vrai dans ce récit). Cela a été rapportée par la femme de ménage qui était là lundi et savait très bien comment cela s'était passée et pouvait attestée que ma collègue était ravie de partir prématurément et ne s'était pas fait jetée dehors. Bref, tous les mercredis, j'ai les oreilles qui sifflent et je ne peux rien dire car je ne peux pas me défendre sans dénoncer mes sources journalistiques. Il faudrait qu'un juge décide la mise sur écoute de mon lieu de travail pour que j'ai des preuves neutres et formelles et dénoncer cette fausse jetonne qui le jeudi est tout sourire et me raconte ses vacances. Je pourrai lui rendre la pareille le lundi et le mardi, mais cela serait ne valoir pas mieux qu'elle et j'espère que le chef n'est pas trop bête pour se rendre qu'il y en a une qui dénonce et l'autre qui bosse (surtout le mercredi, d'accord !)

Le monde familial : je suis au bureau, une dame que je connais pour être la mère d'une copine de ma fille entre puis, voyant le chef occupé, se dirige vers moi et se met à parler du lycée : les profs sont nuls, surtout en maths (je surenchéris avec joie). Elle me révèle que sa fille n'a pratiquement pas eu allemand de l'année^, la remplaçante de la titulaire n'ayant pas été remplacée. Elle a décidé de faire redoubler sa fille, parce qu'elle juge qu'elle n'a pas le niveau pour passer en 1ère, et de la placer en pension, dans une boite à bac. Sa fille a conscience que c'est pour elle. Elle a visité le lycée, s'est dite satisfaite et a décidé de prendre toutes les options pour s'occuper le soir. De retour à la maison, j'en parle à ma fille qui me dit qu'en fait, la fille en question a peur de sa mère, qu'elle n'ose pas la contredire, qu'elle voudrait rester au lycée avec ses copines et qu'elle ne peut choisir que deux options. Je n'en reviens pas et dit que cette mère doit croire bien faire pour son enfant, même si, pour ma part, je privilégie le fait d'être bien dans sa peau (et parfois le faire sentir) aux performances scolaires (dès le Cp de mon premier, pas encore le dernier, j'ai revu mes ambitions à la baisse). Mais hier, cette dame est revenue et s'est exclamée toute joyeuse : en septembre, je suis toute seule ! (sous entendu, plus de gamins dans les pattes), ne s'étendant pas sur les pleurs de sa fille à peine contenus le dernier jour de classe....

Le monde de l'assurance : jeudi soir, un homme de 60 ans, s'étant fait placé un anneau gastrique pour perdre drastiquement du poids, est décédé d'une crise cardiaque (sans que je prétende qu'il y ait cause à effet entre l'opération et le décès, mais pour perdre du poids, c'est un peu radical). Il laisse deux fils et une belle fille. Ils sont venus vers moi pour réclamer un certificat de décès confidentiel, que je n'ai pas le droit d'ouvrir et que je n'ai pu, pas conséquence, leur procurer copie, parce qu'ils ne peuvent bénéficier de l'assurance que s'ils apportent la preuve que la mort n'est pas naturelle, mais accidentelle. Au lieu de se receuillir, de penser tendrement et tristement à leur père, ils sont obligés de se préoccuper d'affaires triviales, limite vénales, à cause de clauses astérisquement (dé)placées.

Le monde de ma fille : elle s'insurge que lorsqu'un noir (ou basané) s'en prend à des blancs, il soit traité de terroriste, alors que lorsqu'un blanc tue des noirs, il est jugé comme forcené.

Le monde de la route : mon fils a son permis et ma voiture toute pourrie.

Le monde politique : Balkany (notre monsieur propre) se plaint du salaire versé à Teddy Riner par le club de judo de Levallois-Perret. Il touche 30 000 euros par mois ( pas en pièces jaunes !), salaire moyen d'un footballeur en ligue 1, mais M. Balkany préfère les touches aux prises....

Le monde des bonbons : après le dragibus bleu, voici le dragibus purple ! Déjà qu'ils ont voulu nous empoisonner avec le marron et nous dégouter avec le blanc. Rendez-nous le orange ou je vais voir vert ! Et puis, ça suffit cette mode des bonbons qui piquent (après le bonbon acide, le bonboon qui arrache, le bonbon qui explose pourquoi pas le bonbon qui terrorise s'il est noir et qui se formalise pour un rien s'il est blanc). Au moins qu'on puisse se détruire la santé sans pleurer avant d'être mort....

Et dire que des gens rêvent d'immortalité, c'est certainement parce qu'ils croient que la vie n'est pas un accident et la mort, la pitié pour nos âmes.

 

 

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