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je vis, je dis, je ris ...ou pas
19 octobre 2015

Vaut mieux être sourd qu'incontinent

J'ai décidé de ne plus culpabiliser et de prendre une semaine de vacances sans les enfants, seule avec mes envies et mon ménage. L'aspirateur attend en bas que je me décide à détruire le décor d'halloween qui rend la maison si chaleureuse pour les araignées et les souris, ainsi que pour un énorme scolopendre qui hante les cauchemards de mon fils. (les poules restant dehors, même si elles se disputent avec les souris les croquettes de mon chat. Voici une idée de publicité pour les croquettes Friskies: une femme grâcieuse et charmante (je me vois bien dans ce rôle de pure composition), s'avance pour verser les croquettes Friskies dans une gamelle dorée ; des souris pointent leur moustache, se léchant les babines, deux poules s'approchent en se dandinant, les yeux luisant et les becs prêts à mordre, un chat surgit et se précipite sur sa pitance, pendant qu'un autre chat miaule, attendant que la femme s'éloigne pour brusquer le minet et lui piquer sa place .Mais les poules veillent et les souris se sont faufilées dans le paquet pour ne pas en perdre une miette...trop champêtre le spot !)

Mes envies attendent dans ma tête que les deux enfants qui, malgré mes soupirs et mes exorcismes, hantent leur chambre, ayant trouvé le moyen de contrarier mes plans de sérénité et d'égoïsme par une invitation à un anniversaire ou une sortie entre filles dont la date est aussi indéterminée que ma carrière d'écrivain (vous ais-je dit que j'ai publié un livre de poèmes en auto-édition, tiré en exclusivité à deux exemplaires dont un est égaré dans le foutoir (sorte de boudoir qui trempe dans la poussière et la négligence) qui lui sert de chambre, après qu'elle se soit vantée auprès de ses copines que sa mère était une artiste, puis rune artiste incomprise, puis une artiste qui peut-être connaitrait une célébrité posthume.), me laissent tranquille avec moi-même.

Je ne me suis ainsi débarassée que du premier qui est sur le chemin de prendre une grosse tête, pas seulement parce que sa chevelure prend des proportions à concurrencer le rejeton d'une serpillière mariée à une araignée psychédélique, mais également parce qu'il a obtenu un 16 et demi en anglais, et je me demande si je dois m'inquiéter de l'intégrité ou du niveau linguistique de sa professeur (mon fils dit quand même I eat pour dire qu'il a faim !!!). Et de la petite dernière, malgré les supplications de la nourrice pour profiter de son mari un ou deux jours : supplier pour rester avec son mari, alors que moi je supplie pour qu'il reste quelque chose à manger une fois que mon mari a bien profité du placard. Pour une fois que c'est moi l'exploiteur employeur !

Pour ce retour en catimini (la fanfare ne pouvant se manifester du fait qu'il y a des gens qui dorment autour de moi - j'ai bien entendu un réveil sonné - une fois ma fille a mis plus de 2 mn avant d'éteindre la sonnerie, deux minutes pendant lesquelles j'ai cherché désespérément d'où pouvaient provenir cette musique assourdissante - là, je l'ai bien entendu descendre harmonieusement de son lit pour le rejoindre aussitôt après avoir éteint tout en finesse le portable fautif : je dois avouer que ma fille posséde un vocabulaire plus étendu que le mien quand il s'agit d'exprimer son désappointement face aux contrariétés de la vie.), je vais vous dépayser et vous sortir la tête de ce temps gris tâché de noir (je viens de regarder par la fenêtre la couleur du ciel et il faudra vraiment que je me décide à laver mes carreaux car le monde apparait ainsi bien cruellement iconstellé de saleté) en vous racontant mes dernières vacances (où je n'étais également pas seule, mais en famille ce qui nous a permis de renouveler notre stock de susceptibilité et de rancune).

Nous sommes arrivés mi-août à la Rochelle, après un trajet relativement calme puisque mon mari ne s'est trompé que deux fois de route, ce qui m'a empêché de lui exprimer toute mon irritation. Nous avions, non, j'avais (j'assume) loué un appart hôtel pas trop loin du centre de la ville afin d'éviter les déplacements en voiture (ceux en poussette suffisant à nous éreinter, puisque mon mari et moi nous battions pour pouvoir pousser, le perdant devant porter une gamine pesant pas loin de 9 kilos).. Comme nos vacances ne vous intéressent en rien, je résumerai : nous avons visité des musées (il faut être en vacances pour visiter des musées, c'est-à-dire avoir des gosses à occuper et pas trop de monde parlant français pour éviter d'avoir la honte lorsque vous essayez d'expliquer à vos enfants l'origine de la pâte à macher), nous avons été voir la mer (et éviter la soeur) : pour la première plage, nous avions oublé les serviettes, la deuxième, elle était polluée et nous avons dû nous soumettre à tout un protocole dramaticomalibuesque : des hommes non habillés de maillot rouge et non pourvus de fortes poitrines nous ont enjoint de nous éloigner des algues malignes et nous avons gentiment obtempéré, d'autant plus qu'il faisait un peu frisquet, la troisième plage n'était pas bondée et nous avons pû creuser nos tunnels et construire nos châteaux habituels, la quatrième plage nous a comblé : elle était à Belle Ile en Mer et j'ai regretté que mon mari n'ait pas plus discuté avec son patron pour obtenir une augmentation, parce que j'aurai bien acheté une villégiature et toute l'armade de femmes de ménage allant avec ( mais je sais que pour cela, mon mari devrait même prendre la place du patron, la voiture du patron et la femme du patron qui est de la famille de ceux pour qui a été écrit spécialement la phrase guindée qui leur permet d'agréer l'expresion de notre haute respectueuse et flagorneuse considération désintéressée et je me contente de ma belle-mère). Nous n'avons pas été au restaurant, mais au Mac Do : il est difficile avec une gamine de 14 mois d'affronter les regards condescendants voire méprisants de serveurs vous glissant subrepticement à la fin du repas une publicité pour les préservatifs. 

Je m'étendrai plus sur l'appart hôtel en lui-même, car c'est lui aui a été le principal sujet de nos conversations. D'abord, il y avait de la moquette au sol. Oui, de la moquette. Et je rappelle que nous étions dotés d'une petite gamine venant tout juste d'arrêter de baver pour s'essayer à la rumination : tu prends un bout de nourriture, tu le recraches, tu le remanges, tu le recraches, tu l'écrase contre tes doigts et tu pars en vadrouille. Nosu avons dû établir un périmètre de sécurité et manger à 5 (vous ais-je signaler que le grand était absent pour cause d'incapacité à quitter sa console) autour d'une table de 50 cm2. Bien sûr, pour faire le ménage, nous ne disposions que d'une pelle et d'une balayette et j'en ai encore mal au dos. Il était possible d'emprunter un aspirateur, mais  je n'ai pas voulu déranger la réception toutes les miettes tombées - elle m'aurait prise pour une maniaque, ce qui aurait pû faire mourir de rire mon mari.

Cet appart Hôtel avait également pour particularité (qui se retrouve souvent dans toutes les chambres d'hôtel à croire qu'ils veulent empêcher les gens de se détendre) d'être pourvu de toilettes signalant toute intrusion. Lorsque vous aviez une envie pressante la nuit, toute votre famille était avertie par un bruit de barissement de souris prise dans un engrenage de mitraillette. Nous étions une famille soudée et nous pouvions affronter la perte de notre intimité la plus sacrée, même si cela nous a obligé à écourter nos besoins d'isolement. Et nous nous abstenions de toute envie pendant la sieste de la petite. Un autre inconvénient majeur était le mauvais positionnement de l'outil indispensable pour tout jeune (je me flatte) parent : le micro-ondes : celui-ci était situé sur le mini-four (? pour faire cuire des pâtes !) et sa porte s'ouvrait horizontalement. Je suis d'une taille assez modérée et il a fallu toute la concentration de mes dix orteils pour atteindre le plateau tournant (? pas pu voir) et ne pas renverser le biberon après chauffage.

j'ai gardé le meilleur pour la fin. Car quand vous passéez vos vacances dans un hôtel, vous avec forcément des voisins plus ou moins bruyants. Et justement, juste au-dessus de nous, nous avions des voisins très bruyants.. Il sautait la journée, au risque de réveiller la petite ! ; ils sautaient la nuit, nous obligeant à regarder la télévision dans l'attente qu'ils s'endorment enfin. Un soir, n'arrivant pas à nous détourner de leur bruyante compagnie, nous nous sommes imaginés qu'ils s'entrainaient pour une course en talon aiguilles, qu'ils étaient sourds et muets s'exerçant à battre le records du saut à la corde, qu'ils étaient des sourds-muets-nains essayant désespérément d'atteindre le micro-ondes et nous avons chanté la chanson de passe-partout (nain fort célèbre de Fort Boyard qui n'arrivent cependant pas à la cheville de passe-murailel quant aux effets comiques). Un soir, ne tenant plus, ma deuxième s'est décidée de monter pour leur demander de se taire. J'ai demandé à mon mari de l'accompagner pour éviter qu'elle ne tombe sur un furieux et vu les coups donnés sur le sol, cela devait être des m'en foutismes de première. Après quelques instants, le calme est revenu, accompagné de mon mari et de ma fille, génés : les gens du dessus étaient bien des sourds-muets qui n'entendaient donc pas le raffut que faisaient leurs enfants qui résonnaient dans nos oreilles trop bien pendantes. Mon mari m'a montrée le mime qu'il a esquissé pour leur demander de faire moins de bruits : personnellement j'aurai compris qu'il était question d'un pic vert qui voulait se faire la malle après avoir été dérangé par un écureuil, mais eux ont dû comprendre car nous avons pu mieux profiter du crissement de la porte des toilettes.

Un point positif : la moquette étant trop râpeuse pour les genoux délicats de ma dernière, elle a décidé de se lever et de marcher. retenuez donc cette date miraculeuse : le 21 août 2015 et ce fut le début d'une longue suite de bosses et de bleus....

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