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je vis, je dis, je ris ...ou pas
18 septembre 2007

Je ne peux pas êtr drôle tout le temsp mais bizarre si !

Lundi 3 septembre :

Je sors de la médecine de prévention où j’ai eu le droit à examen sommaire, exécuté par un docteur au visage impassible alors que vous débitez vos doléances, en particulier contre votre patron, et bien sûr cette attitude peu conciliante vous oblige à dénigrer vos propres plaintes, à les contredire avec force sourires alors que vous auriez souhaité une épaule sur laquelle épancher votre mal être, votre ambition mise à mal, votre compétence déniée, votre ennui renouvelé. Cette écoute peu encourageante coupe court toute confession et vous finissez par conclure que tout va bien dans le meilleur des mondes qu’illumine la présence rassurante d’un Sarkosy omnipolyvalent.

Je n’y suis pas allée pour rien puisque si je ne suis pas parvenue à distiller mon venin, elle a su me convaincre d’accueillir son vaccin (gardant l’extrême onction au prêtre assez charitable pour me pardonner de ne trouver goût à l’iniquité du monde du travail, où la compétence se mesure plus à l’efficacité de le faire paraître qu’à l’efficacité effective – Notre président étant notre bon représentant national. Il n’a absolument aucune politique générale si ce n’est « peu importe le fond, du moment que le sujet c’est moi », « je nomme des ministres parce que la Constitution dit qu’il faut en nommer, mais en aucun cas ils ne devront y répondre », « que les problèmes n’existent que si on en parle » etc ). J’ai depuis quelques bouffées de chaleur, mais je suis plus proche de la pause (bien que celle – ci soit passée depuis longtemps) que de la ménopause (bien que celle – ci risque de mal passée le temps venu). Et j’ai un mal de tête qui semble se prolonger (comme ma pause).

Lundi 10 septembre :

Semaine bien remplie et je ne reprends la plume qu’aujourd’hui. Beaucoup d’éclats ce matin, non pas de ma part, puisque le travail ne semble guère exigé ma participation, sinon mon assiduité, mais beaucoup d’absents et donc de mouvements des autres qui cherchent à combler les vides, alors qu’ils ne savent pas exactement qui ils doivent remplacer et donc les tâches à effectuer. Mais gueuler semble être ce qu’ils savent faire de mieux. Ce théâtre de marionnettes aux ficelles dérangées a été perturbé ou renforcé par la présence de gendarmes aux matraques rangées mais à la mine patibulaire. Polichinelle, cette fois du mauvais côté, était joué par un agité furieux de voir la liberté lui échapper, parce qu’il s’est permis, pendant sa permission toute relative, de la prendre dans son sens le plus large, commettant encore une fois une faute contre le bon goût et le bon droit.

Mardi 18 septembre :

Travaillais – je trop ? que je n’ais point eu le temps de m’étendre sur le sens de ma vie, qui semble être de moumouter toute la journée autour d’un ordinateur ronronnant, en concurrence avec la photocopieuse qui se met en veille toutes les 2 mn et qu’il faut sortir des vapes régulièrement pour qu’elle daigne revenir au contact de nous autres, simples mortels, incapables de s’échapper par le rêve de nos conditionnements en bonne pâte à modeler et dont l’aspiration principale est de gravir les sommets en ouvrant le maximum de parapluies possibles pour ne jamais en redescendre. Derrière mon dos, un réfrigérateur bourdonne mon attention par le vide qui emplit son ventre et le mien, sur le côté, l’horloge hocquetante hache par le menu présent un temps insipide et en face, un collègue martèle une calculatrice de façon hachée, comme s’il avait peur de ne plus pouvoir compter sur elle, s’il tapait de façon plus énergique. Quant à moi, je tire de mon clavier des traits d’esprit qui n’atteigne jamais leur cible. Mon alliance cliquette sur la tasse que je prends et pose, que je pose et prends, mouvement plus lent au fur et à mesure que l’eau devient un supplice, du bureau à mes lèvres, de mes lèvres au bureau qui se cercle d’auréoles jaunâtres se superposant les unes aux autres, faute d’entretien, si ce n’est celui qu’elles pourraient tenir par leur simple présence.

Jusqu’à la prochaine facture qui signera la reprise sans accroc d’une vie de bureau, jusqu’à la prochaine commande qui m’ordonnera de tenir bon et droite sur mon siège. Je suis comblée de poussière, entourée de dos d’archives qui ne m’apprennent rien, si ce n’est qu’une fois les souvenirs en boîte, chacun les interprètent et les décomposent en suivant son propre fil conducteur ou isolant. Et le monde vibre à l’aide de machines aux cœurs ronflants.

Et l’homme travaille sur soi et sursoit pour oublier qu’il pourrait être sans travailler, que ce n’est pas en s’agitant que les moulins tourneront mieux, surtout que le blé qui augmente n’est pas celui de fin du mois mais celui de la faim du jour, que notre président girouette plait aux alouettes qui se feront plumer parce que les plumes tournent avec le vent.

Le soir venu, le bruit n’est plus ambiant, il est mouvant et je dois affronter les fureurs, requêtes, désirs, questions d’une progéniture qui n’est pro qu’en matière de prout et de s’esclaffer comme si rire les empêcher de voir l’empereur nu. Mes habits n’habillent que mon corps et mon intérieur est aussi désordre que mon intérieur.

Mon fils aîné n’est précoce que pour la crise d’adolescence, il s’accroche à tous les reproches et toutes les anicroches, tous les prétextes pour prises de têtes et en même temps, cherche ma main pour des câlins. Celle – ci s’élève pour effleurer sa joue encore duveteuse ou se perdre dans ses cheveux épais et négligés par la brosse souple comme par le peigne cassant. Il est fureur et voudrait vivre. Il est rancœur et ne désire que ce qu’il ne peut obtenir, inconditionnel de ce qui aurait pu être. Les maux pour maudire. Il veut déjà être responsable de sa vie mais non coupable : il n’accepte aucune pénitence, ni repentance – tout doit être facile ou la faute à ….ceux qui sont présents et s’offrent à cœur perdu.

Et ma mère qui jubile ! la revanche des années terribles que je lui ais fait subir quand moi – même je cherchais à me faire entendre face à son sacrifice qui nous niait et nous confondait, face à son silence face au silence d’un père vaincu par ses démons, face au tabou que représentait pour elle le fait d’être une femme. Etre grand – parents c’est avoir la jouissance de s’exclamer face à ses enfants dépassés « tu vois comme c’est difficile d’être parents », de cesser de se disculper pour devenir accusateur et de ne choisir de ne garder, pour les vacances, qu’un enfant sur les trois parce qu’ensemble, ils sont ingérables...

Et cette journée s’étire alors que ce soir, il faudra courir et je me traîne avant d’être entraînée vers un échauffement crescendo où je devrais faire preuve d’endurance, de vitesse d’inspiration pour éviter toute entorse aux règles du bien – vivre ensemble et prôner l’expiration de toute fracture familiale - je souffle avant d’être essoufflée par les criailleries de vampires assoiffées de reconnaissance. Eviter le plaquage pour tenter l’essai d’une réconciliation, mais l’union souvent se force contre moi et je reste sur la touche à regarder ce petit monde graviter autour de moi.

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