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je vis, je dis, je ris ...ou pas
19 septembre 2007

Un collégien qui a du chien

Hippolyte a été transformé par son entrée en 6ème. Il fait ses devoirs sans trop rechigner et prépare son cartable pour le lendemain. Il semble content de tous ses professeurs, particulièrement de celle de musique et s’est inscrit à la chorale pour apprendre à chanter juste.

Revers de la médaille :

-         cette appréciation particulière de la musique traduit une agitation effrénée de ses hormones et ses yeux savent braver sa timidité pour frôler les espaces sensibles des jeunes filles qui l’entourent. Mais pauvre petit, il rougit !

-         Dès que se profile l’ombre du collège, il se métamorphose, ses épaules se haussent, un air pincé rigidifie son visage enfantin et je deviens invisible. Il condescend à jeter un regard hautain à cette femme qui, par un hasard inexplicable, semble se jeter sur son chemin à chaque fois qu’il chemine tranquillement vers son destin. Par contre, assez éloigné de ce monument impérieux, lorsque ses camarades de classe ne peuvent plus l’apercevoir, il me fourgue lourdement son cartable, avec lequel je dois m’abîmer l’épaule pendant que monsieur me narre ses exploits à la gym.

-         A la maison, il répond, usant du sarcasme et de la mauvaise foi, traitant sa sœur comme menue monnaie qu’il peut taper de son empreinte. En même temps, il a acquis un statut particulier d’aîné à part entière, déjà imposé par sa présence sur le siège passager de la voiture (bien que là, je ne sais pas s’il est sérieux et hermétique parce qu’il profite de cette place enviable ou parce qu’il se retient de paniquer devant ma conduite assez brusque) : il va récupérer sa sœur au centre de loisirs (non à l’école parce qu’il faut ressortir et marcher alors que sa majesté a le droit à un repos bien mérité), enfin quand je dis récupérer : elle court et hurle « maman ! dis à Hippolyte d’arrêter », pleurant de grosses larmes de comédie française face aux piques vulgaires de son frère ( pourquoi l’appelle t’il « petite bite » ? un freudien serait certainement m’expliquer : c’est pour la rime !)

-         Il mange deux fois plus le soir : est - ce dû à un travail de cogitation effrénée, de concentration surhumaine, à la traversée de couloirs interminables et d’escaliers vertigineux ou à une cantine suspecte où tout est bon jusqu’à ce qu’on demande des détails et que chaque plat se révèle dégoûtant et qu’au bout du compte, juste la salade a été picorée (si la dernière n’a pas été chourée par celui juste devant soi). Dur, dur de se retrouver dans la jungle collégienne, alors les parents servent de lianes de secours.

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