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je vis, je dis, je ris ...ou pas
4 janvier 2008

Quelle heure est - il M. Alzheimer ?

Est – ce l’Alzheimer qui me guette si tôt ? Deux fois que je prépare ma lessive, goinfrant ma machine à laver de linges de toute teinte, de tout textile et de tout degré de saleté - parce que si la machine, elle est intelligente, elle sait faire la part de toute chose et que j’aime pas perdre mon temps à comparer la couleur de mon linge avec celui du voisin, ni à faire tremper mes gosses dans toutes sortes de sauce pour savoir si j’ai une lessive super performante (parce que de toute façon, les lessives ont beau combattre 99% des tâches et bactéries, mes enfants ont le don de trouver celle à laquelle le publicitaire n’avait pas pensé (et pourtant il en a de l’expérience en matière de tâche !)) – deux fois que je verse ma lessive liquide dans la petite boule à placer au cœur du linge, pour que se désintègrent les incrusteurs (souvent des mouchoirs en papier oubliés dans des poches jamais fouillées – mon mari n’a rien à me cacher) (avant j’utilisais de la lessive en plaquette, sauf que mon linge sortait blanc, enfin parsemé de traînées blanchâtres qui témoignaient que ce linge était passé à la machine mais dénonçant une mauvaise fusion avec une eau au degré pas suffisamment emphatique) et qu’une fois la machine sur la position arrêt, alors que je m’apprête à lui ouvrir son large hublot, mes yeux tombent effarés sur ma petite boule qui est restée, loin de la tourmente, sur le rebord du meuble de cuisine imbécilement muet, pendant que la machine s’en donnait à cœur joie maintenant que plus personne ne la faisait mousser.

La première fois, j’ai relancé la machine, me traitant d’étourdie et autres mots plus sonnants. La seconde fois, c'est-à-dire hier, j’ai sorti le linge et l’ai étendu parce que zut, le manège dure il est vrai plus longtemps que le vrai, mais le prix payé l’est aussi chèrement, et le premier qui me dit que mon linge ne sent rien, ira au lavoir situé dans le jardin et n’en reviendra pas avant que ses doigts aient fondu sous l’effort. Et au moins, j’aurai fait un lavage écologique dans ma vie.

Est – ce l’Alzheimer qui me guette si tôt ? (Non, je n’ai pas oublié que je l’ai écrit plus tôt, mais je relance mon illustration…élucubration diraient d’autres). J’ai perdu les pantoufles de mon fils (ne me demandez pas où sinon je saurais où chercher. Ne me demandez pas comment sinon je saurais comment ma vie peut être un éternel questionnement à perdre ce que d’autres gardent toujours au pied, à défaut de le faire à l’oeil et souvent gratuitement.). Ma seconde réaction, ma première ayant été, non de fouiller les moindres recoins de la maison de la cave au grenier inexistant, mais de constater que décidément tout disparaissait dans cette maison et que rarement les choses refaisaient surface, fut d’habiller Marcus en lui annonçant joyeusement que nous allions nous promener et lui acheter une nouvelle paire de chaussons. Je fouille dans mon portefeuille et découvre, entre les reçus de carte bancaire, glissés au gré (et ceux moins gré) de mes achats, les cartes de prise de rendez – vous pour tout ce que représente en diversité le corps médical (cartes à jamais enfouies dans les insondables profondeurs ou seulement quand une folie de rangement me prend, lorsque je n’arrive pas à en enterrer une nouvelle) et les bons de réduction n’ayant pas vu l’air libre depuis des lustres, seuls témoins que les années s’écoulent plus vite qu’on ne le pense, un billet de 20 euro, tout content d’être le seul à ne pas être marqué par une date fatidique.

Satisfaite (ben, 20 euro c’est toujours bon à prendre, surtout pour des pantoufles), je prends sous mon aile mon petit garçon, l’installe sur son siège et en route pour l’expédition de la journée. Arrivés à bon port (l’Intermarché du coin, chacun vit ses aventures avec les moyens du bord), je cherche mon sac afin d’accomplir ma mission. Mais, mes yeux (toujours les premiers à me trahir) ont beau cherché, ils ne voient que les sièges qui grisoient et le vide qui tranparaissoit. Je suis venue, j’ai rien vu et je suis repartue. Ma guerre des groles fut courte et peu bénéfique, si ce n’est pour mon billet de 20 euro toujours intact dans mon portefeuille, dans mon sac, dans ma maison au loin. Pas eu le courage de ressortir : à vaincre sans l’utile, on triomphera la gloire un autre jour (variante : à craindre cent périls, on prie à fond sans gloire).

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