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je vis, je dis, je ris ...ou pas
31 mars 2008

Malaise en tout genre

mercredi 26 mars 2008 :

Pour en revenir à nos œufs, la récolte fut maigre.

Quelques œufs, aux surprises réservées aux adultes patients, consentants et sachant lire une notice de montage digne d’une course d’orientation dans un labyrinthe sans issue. Quelques lapins venus se prendre aux filets d’enfants à l’enthousiasme fluctuant. Une fois la tête croquée, la joie mauvaise de creuser les yeux, de dévorer la bouche, de trancher la tête se transforme en écoeurement. Le corps reste de guingois, n’ayant plus d’expression pour supplier un regain d’intérêt, témoin d’un gaspillage sans nom et de la vaine tentative de parents à satisfaire des enfants sur un long terme (le terme étant le plus faim). Le chocolat git en bloc tronqué, négligé puis digéré par une mère apitoyée (sur ses cuisses incommensurables) ou triomphe sur des mains avides, piétinant pour arriver jusqu’à la piste de languissage et n’arrivant à y enfourner que quelques volutes, s’essuyant au passage sur des joues hilares et butant sur des dents rendues invisibles par un fond de teint noirâtre. Spectacle d’un clown marron salué par le cri hystérique d’une mère consternée qu’un œuf, plaisir qui semblait inoffensif au premier abord, puisse contenir autant de cartouches de chocolat. Allant rebondir sur toutes les cibles à sa portée. Pâques fut neigeux dehors, cacaoteux à l’intérieur.

Pâques au tison : je ne me rappelle pas que Noël fut au balcon (ou il faut qu’il laisse la dame tranquille, cela devient indécent). Quant la chasse aux œufs (ou lapins en fonction de l’élevage en magasin) se passe ailleurs que dans le jardin, c’est – à – dire entre 4 murs, ceux – ci semblent plus resserrés que pour Indiana Jones essayant de sortir de l’étreinte d’une chambre blonde en poussant sur la poignée de la femme forte.

lundi 31 mars 2008 :

Evénement dans la famille G. : Hippolyte a attrapé une grippe intestinale. Vendredi : sensation de déjà vécu – appel du collège, Hippolyte se plaint de maux de ventre violents et comme il n’y a pas d’infirmière le vendredi, je suis priée de venir le chercher illico. Cela ne fera que la troisième fois : pour son orteil, pour un faux mouvement suite au lever d’un cartable digne d’une épreuve haltérophile et maintenant pour des douleurs fulgurantes du bas du ventre.

Il a craint que c’était suite à un pincement involontaire par un camarade d’étude de son anatomie intime (ne me posez pas de question, comment, pourquoi – rien d’ambigu, juste de la maladresse et l’angoisse, pour mon fils hypocondriaque, qu’un simple mal de gorge fait craindre le pire, de perdre à tout jamais son identité sexuelle)

J’ai craint une crise d’appendicite (surtout après qu’il ait vomi – sur la moquette, bien sûr alors que le lino lui tendait les bras, ou du moins se tenait à ses pieds….faut toujours qu’il trouve le moyen de vous donner du boulot supplémentaire…bon, autrement, il a passé la journée à dormir…il sait être reconnaissant quand même ! )et de planifier (et paniquer tout le monde) un plan d’intervention d’urgence pour accueillir et réfugier toute la fratrie. = un plan ORFSESC, Organisation d’une Rescousse Familiale Sans Echappatoire Sauf Criminel.

La docteur n’a rien craint du tout, juste au niveau vestimentaire (je m’habille bizarre mais je n’ai pas à subir les yeux désespérés de patients en attente de réconfort et qui se retrouvent face à une femme digne d’un décor de la famille Adams, avec un air de bibendum et une tête de méduse foudroyée). Que faites – vous face à un tel énergumène ? Vous acceptez son pronostic, vous faites le chèque et vous vous moquez d’elle avec un fils qui vous dit qu’il a trop mal pour rigoler.

We donc entourée de malades tousseurs, reniflant, raclant leur gorge à tout va pour bien faire comprendre combien ils sont malades et méritent bien de pratiquer la journée pyjama. Hippolyte avait enfilé ses trois pyjamas l’un sur l’autre et se pavanait avec sa nouvelle silhouette à faire pâlir Alain Bernard (champion, à l’heure que j’écris, de natation, qui sera certainement oublié lorsque (et si) je serais lu – sauf si ces muscles sont moins gonflettes qu’ils n’ont en l’air…en tout cas, ceux d’Hippolyte n’ont guère résisté à une palpation un peu poussée). Octavia l’a copié, comme pour tout…elle est devenue une fan des pokemon et je cherche désespérément comment avoir une conversation normale avec des gamins obnubilés par leur console au point que si je la leur confisque, ils me taraudent me suppliant, me menaçant, prêts à me brûler les orteils, pour que j’avoue ma cachette. Si ces engins n’étaient pas une si bonne monnaie d’échange, je les aurai fourgués à la poubelle depuis longtemps ! Pourquoi une fille, considérée comme clown, par ses copines, aimant galopé comme une fière jument, lorsqu’elle cotoie son frêre se met à faire la « fille » et à crier comme la première blonde venue d’un feuilleton américain.

Marcus, lui, a été habillé, puis déshabillé, puis habillé parce qu’il joue sans arrêt avec la lolo, aussi obsédé que ses aînés, à manipuler des récipients pour jouer aux vases communicants, sauf que ces vases communiquent plus avec le sol qu’avec leurs congénères et savent imbiber un pull plus vite qu’il ne faut de temps pour pulvériser de points de vie. Nous en sommes réduits à attendre qu’il soit couché pour faire la vaisselle, sinon il se saisit de l’éponge et même les ruses les plus sauvages ne permettent pas de lui faire lâcher le totem sacré.

Mais, ce matin, il m’a charmée en me disant « au revoir maman » …bon, pas si bien prononcé, mais il fait d’énormes progrès en élocution. Malheureusement, je ne suis pas sa seule pourvoyeuse en vocabulaire et parfois, de sa bouche innocente, jaillissent des « putain,putain,putain » bien reconnaissables, sauf pour Hippolyte qui a entendu Dumbledore ( ?….il n’est pourtant pas fan d’Harry Potter …mais sourd d’oreille, oui !). J’essaye de sévir mais comment rappeler à l’ordre un grand gamin de 41 ans ! qui a su instruire les plus grands à un lexique très imagé, rond en métaphores et en expressions grandiloquentes !

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