Scouts tous les jours (j'ai failli faire un jeu de mot avec la fille de Bruce Willis mais faut pas pousser le ridicule)
citations de Franquin tirées de Et Franquin créa la gaffe, Numa Sadoul, Ed. DistriBD Schlirf 1986, et du volume 2 de l'intégrale Franquin - Spirou et Fantasio, Yvan Delporte, Ed. Rombaldi 1985
Scouts toujours. Enfin, ce n'est plus ce que c'était.
Ma soeur et mon frêre ont fait les éclaireurs de France ; ont faits, pas dans le sens où ils se sont saisis d'une jamborée et ont créé un truc bizarroïde où tu dois dans la joie parcourir des dizaines de kilomètres, affublés d'un costume ridicule, d'un sac à dos insupportable et un sobriquet animalier ; simplement, dans le sens où ils se sont amusés à parcourir des kilomètres sur des sentiers non balisés, chantant des airs dont ils auraient honte aujourd'hui (d'ailleurs leur chemise beige doit avoir été enterrée 20 mètres sous terre, une nuit sans lune, après avoir sacrifié un ongle et une mise en plis sous une averse soudaine) surtout qu'ils sont repris avec succès par la Star Académy ; soulevant les coeurs des sangliers tressaillant sous les maquis, cherchant à resister pour ne pas leur foncer dessus, et le sol poussiéreux avec des godillots plus lourds que la hache de la justice quand elle est aveugle ; se régalant d'une cuisine faite-camp dans des gamelles en fer blanc au goût trés révélateur de la qualité de l'émail.
Bref, la vie dure, mon gars pour te préparer à ta vie future d'adulte confronté à des soucis plus graves qu'un serpent peut être vénimeux, peut être pas, j'ai pas envie de consulter mon Castor Junior, tu m'excuseras une envie pressante...D'accord, les Eclaireurs de France, c'est pas les Scouts....ça se reproduit moins (une histoire de préservation, si j'ai bien compris). Mais un scout en général, c'est à pied, ça dort à la dure, sa vie est faite d'abnégation au confort, à l'hygiène, à la facilité, à la civilité.
Déjà première entorse, ça pullule dans les villages et non plus dans les forêts profondes (où ils risqueraient de rencontrer des taons voraces).
Deuxième, ça fait du stop : j'ai dû en embarquer 4, complètement paumées, qui souriaient encore malgré le fait qu'elles étaient coincées dans le siège bébé.
Troisième, ça ne dort plus à la belle étoile. Lundi après midi, débarquent deux scoutes (ou scoutesses ou scoutettes ou jeunes filles naïves et complètement défoncées au gaz hilarant) afin de trouver un abri pour la nuit, enclos qui doit se fermer à clef afin d'empêcher toute nature suspecte, susceptible de créer des surprises trop naturelles et qui doit...
Quatrième, comprendre une douche....Mes petites, ici, vous êtes à la campagne, au creux du vide de la France. La douche c'est une fois pas mois et seulement parce qu'il faut aller se laver les cheveux chez le coiffeur pour l'application d'une nouvelle couche violette ; alors pour en trouver une....Mais, vous pouvez toujours aller au camping, les touristes, c'est des drôles, ils s'humidifient parfois plusieurs fois par jour, c'est pour cela qu'ils brillent, enfin de l'extérieur, pas de l'intelligence (ils pensent toujours que le paysan c'est qu'un pauvre crétin qui s'y passe pas à la télé trouvera jamais l'amour, alors que le paysan, déjà il a bac + 5 pour agronomiser un domaine de plusieurs hectares, permis FGHIJ pour conduire des tracteurs plus grands que la route et ensuite, il vit souvent avec papa, maman qui se font un plaisir de lui dégoter celle qui comblera leur besoin de s'agrandir)
Cinquième, ça veut manger chaud. Voilà t'y pas que je revois mes donzelles me demandaient piteusement pourquoi la salle junglesque avec ses tables renversées et ses chaises empilées n'était point dotée de l'indispensable réchaud pour ne pas abimer leur fin palais sur un vulgaire sandwich. Encore une fois, mon bon coeur se féla et je leur prêtais, en leur faisant promettre de le nettoyer, mon micro ondes de mon travail (ça fait beaucoup de "mon" mais pas beaucoup de "vaux" puisque nous le constatons, les scouts ne randonnent plus sauvageusement).
Sixième, ça n'est pas ponctuel...parce que le micro ondes qu'elles devaient me rendre pour 10 heures, c'est à 13 heures qu'il a refranchi les portes de mon lieu de solitude. Punaise, j'ai du manger froid, manque plus que ce soit les travailleurs maintenant qui soient obligés de subir le stress d'une pause minutée du fait de l'assaut possible de renards envieux, prêts à tour pour s'engrosser encore, encore et encore plus. Je veux conserver mes acquis et un repas chaud en ait un, contrairement à la vengeance. Mais je ne leur en ai pas voulu, ma grande mansuétude m'a fait les maudire en silence en leur souhaitant de ne pas avoir d'accident parce que les scouts en détresse, j'avais donné et oui, parce que...
Septième entorse, elles étaient à vélo (d'accord elles souffent plsu dans les montées, mais les descentes, c'est trop proche du paradis....bien que ça les prépare bien aux hauts et bas de la vie : tu peines à gravir les échelons mais quand tu les descends, tout le monde dévale devant toi)
Et donc stop aux entorses, je suis pas Mère Thérésa mais je me demande s'ils ne se passent pas le mot qu'à H., y'a une bonne femme qui fait tout ce que tu lui demandes (je ne vous ai pas raconté l'histoire du réfrigérateur, elle vous aurait fait froid dans le dos).
Alors comme C. Jérôme, je vais chanter "quand vient la fin de l'été sur le village, il faut alors scouts quittés surement pour toujours, oublier cette audace et ma pitié"
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