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je vis, je dis, je ris ...ou pas
12 mai 2011

C'est trop facile de penser sans panser

Voici le nouveau courage de nos jours : affirmer tout haut ce que les gens pensent tout bas ! Quelle gloire, quelle triomphe, le règne non plus de l’opinion sondé, mais de l’inconscient dévoilé, dévoyé et inscrit comme toujours juste.

Aristote disait ; « C’est la marque d’un esprit cultivé d’être capable de nourrir une pensée sans la cautionner pour autant ».

Stendhal : « La parole a été donnée à l’homme pour cacher sa pensée »

 

Pendant que je formule dix mots, j’en pense 30 et tous ne méritent pas de voir la lumière. Ce week end, en jouant au parc, j’aperçois un musulman s’amuser avec sa fille et mon cerveau d’ébaucher rapidement et hâtivement l’avenir de la gamine que j’imagine voilée et asservie. Mais je me freine rapidement, sachant combien ma vision est caricaturale et absolument en contradiction avec la scène que j’ai sous les yeux. Ma vile pensée mérite correction et non diffusion.

 

La pensée est instantanée, brute, facile à manipuler, ludique et sans conséquence si elle reste tue, la parole doit être policée, réfléchie, objective parce qu’elle est figée et entendue. Si je peux penser que les chômeurs profitent du système, je peux penser aussi que les travailleurs sont des abrutis à s’échiner alors qu’ils pourraient rester chez eux et gagner autant. Mais ce que je dirais c’est qu’il n’est pas normal qu’un travailleur gagne autant qu’un chômeur, non pas en proposant une baisse de l’allocation chômage ou des minimums sociaux mais une revalorisation des salaires. Quant à la proposition de faire travailler gratuitement le type qui bénéficie du RSA c’est scandaleux et humiliant ; pour le gars qu’on place sur le même niveau qu’un délinquant et pour le travailleur qui accomplit les tâches proposées qui sont ainsi considérées comme subalternes et accessibles sans qualification ni expérience.

 

Dire ce que l’on pense, c’est lutter contre l’hypocrisie, dit-on. C’est lutter contre le politiquement correct, devenu une abjection puisqu’il empêche

-         de se déclarer non raciste mais de vouloir que les étrangers cessent de ne pas être français,

-         de prôner une laïcité catholique

-         et d’exiger que celui qui se déclare de gauche se complait dans la pauvreté. Car c’est ce que traduit le procès d’intention de DSK, tu ne peux pas être de gauche si tu circules en Porsche. Si tu défends les principes d’égalité au détriment de la liberté, c’est pour que tout le monde s’égalent au bas de l’échelle et non pas pour que tout le monde vivent dans l’aisance.

 

Il existe bien sûr de belles pensées qui méritent d’être dites, c’est celles qui élèvent et poussent à la poésie. Elles sont rares, fragiles et tellement précieuses qu’à les dire elles perdent leur charme. Aussi je vais cesser de dire ce que je pense pour ne pas tomber plus bas que je ne suis.

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