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je vis, je dis, je ris ...ou pas
25 mai 2011

La preuve par le pape

Je voulais ouvrir une page de philosophie, en faisant appel à toute la profondeur de pensée dont je me sens capable, à ma finesse d'analyse, à une précision rhétorique toute en théorie et un pompage en règle des grands esprits dont les citations envahissent tout site qui se respecte. Sauf que j'ai dû dormir à peine 2 heures cette nuit, à cause d'un gamin qui, à minuit voulait jouer à un jeu léger et m'a obligé, après un test de goût à l'aveugle (tellement peu réveillée que je crois que je lui ai fait mangé un bout de craie incongru et encore plus inconnu à son palais, mais si j'ai ainsi pu gagner une bataille, je n'ai point remporté la guerre car la lutte contre le sommeil fut coriace), à cohabiter 3 heures avec un brouillage semi-comateux  mélant des "Hé tourniquet !" et "il faut bien faire tes devoirs, si tu veux poser ton bavoir". Mon petit fiévreux s'est endormi aux arrêts de programme (à 5 heures du matin ! quel est le crétin de parent qui met ses petits chérubins abatardis devant la télévision jusqu'à 5 heures du matin alors qu'il pourrait verser du somnifère dans leur biberon du soir afin  de profiter d'une bonne insomnie due au stress du boulot ? Ces producteurs télévisuels (et à la vision lointaine) n'ont aucune conscience civique.) Et mon cerveau affuté me tient surtout compagnie de par sa propension à dégouliner par mes orbites exorbités.

Mais un engagement est un engagement (comme une indignation est un bon placement chez les éditeurs) et je tiendrai celui de m'étendre (avec un bon oreiller pour étouffer mes vélléités de réveil social) sur le sujet suivant : la béatification de Jean Paul II.

Mais qu'elle aille donc plutôt se coucher, s'écrient des lecteurs rébutés par un sujet digne de figurer au panthéon des sujets les plus insipides, puisqu'on est quasi sûr de ne pas y croiser de dessous de jupon, de dessus la jambe et de rentre-dedans croustillants. Mais je pense que mon lecteur, face à une actualité débridée, à des disputes intestines et des intestins dispersés, à des croupes enfantines et des croupiers indécents, a besoin de calme et non de volupté.

Tout a commencé par un article de Raphaël Enthoven (un des ex nombreux de notre première parturienne, dont la qualité philosophique a pu être applaudie lors de sa prestation du remake de l'Oedipe revisité : j'épouse la maîtresse de mon père.) qui, cite entre autre Spinoza, pour dénier l'existence du miraculeux sous prétexte que le miracle pourfend les lois de la nature édictées par Dieu et donc saperait son autorité et, par delà lui-même, son existence même. Donc, pour M. Entoven et M. Spinoza, si j'ai bien compris les circonvolutions d'un raisonnement où l'explication tient lieu de complication (j'ai tendance à penser que la philosophie, loin d'aimer la sagesse, aimait surtout le sage sachant saliver devant son propre savoir, ou doute selon qu'il soit athée ou catholique, et penser la vie de façon à toujours passer à côté), Dieu lui-même devrait obéir à ses règles sous peine d'être disqualifié. Et le miracle ne serait que le coup de sifflet de l'homme s'érigeant en arbitre et considérant la faute comme un superbe but du goal divin contre lui-même.

Pour mes lecteurs hors-jeu, je traduis : M. Raphaël ne pense pas que l'on puisse dire qu'une guérison tienne du miracle sous seul prétexte qu'on ne peut l'expliquer, nos connaissances scientifiques, biologiques, psychologiques, psychosomatiques et balistiques (je tire au hasard) étant par nature faillibles, limitées et sincèrement inférieures aux siennes. Ce à quoi je réponds : "jaloux", parce que si Dieu n'a pas le pouvoir de jouer un tour à son invention, si la foi ne doit tenir que sur des certitudes immuables et si les miracles ne permettent pas de béatifier un type dont tout le monde pense du bien, autant dire aux millions de crétins qui s'entretuent pour une Idée religieuse espérandieuse qu'il n'y a qu'un seul et vrai sens à la vie : celui de la sortie (plus ou moins réussie mais jamais bis repetita).

J'aime croire aux miracles et que certains puissent avoir une volonté suffisante (avec intervention divine ou non) pour se libérer des conventions organiques et physiques. J'aime croire que les scientifiques ne peuvent pas détenir toutes les preuves et que toujours il leur échappera un je ne sais quoi qui en bétifira plus d'un.

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