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je vis, je dis, je ris ...ou pas
6 avril 2012

On a toujours besoin d'un petit bout de soi

Jusqu'ici, lors des visites médicales du travail, j'appréhendais :

1- le fait de devoir m'expliquer sur la perte de mon carnet de santé, mon carnet de vaccination et de mon sens de l'orientation, me faisant arriver essoufler, 2 mn en retard après avoir interrogé un jeune abruti illégalement surchargé par son Mp3, une vieille m'expliquant qu'avant les rues grouillaient de policiers qui m'auraient gentiment et couroisement indiqué la direction à prendre, mais que de nos jours, avec tous ces voyoux à capuche qui trainaient salement leurs sales godillots, ils n'osaient plus quitter leur bureau et qu'elle espérait bien que Sarkosy allait être réélu et sortir le karpacher pour permettre aux honnêtes gens de ne plus être importunés par des personnes incapables de se débrouiller de par elles-mêmes, et un monsieur connaissant le quartier comme sa poche, surtout qu'il y fourrait toujours son pied dedans.

2- le fait de devoir me déshabiller pour dire 33 et tester mes réflexes, ne réfléchissant qu'au moment de l'ôtage du maillot que mes aisselles n'étaient guère visitables, pouvant passer à la rigueur pour exotiquement portugaises, et du délaçage des chaussures, que mon gros orteil, refusant l'oppression de la chaussette, allait faire forte impression.

3- le fait de devoir essayer de dialoguer avec un parfait inconnu sur l'état de sérénité de mes selles

4- le fait de devoir me rendre compte que malgré les promesses de mon opthamologiste et l'écarquillement de mes yeux étonnés que tant de lettres leur échappent, j'obtienne difficilement un 7 sur 10 en vision et une interdiction de rouler la nuit, ce que mon mari, épouvanté après un trajet nocturne très bref, mais qui aurait pû l'être encore plus, m'avait déjà soutiré, après avoir exigé que nous nous agenouillions devant la croix du village, pour remercier tous les cieux et au delà de nous avoir permis de prier ce soir encore.

5- le fait de devoir monter sur la balance dont l'aiguille, malgré une retenue respiratoire et un rentré ventral gracieux, monterait jusqu'à pointer la gourmandise, un péché dont tout le capital s'investit dans les hanches.

6- le fait de devoir se rappeler toutes ses parties de billard et parvenir à peine au score de 3, en essayant de hausser leur valeur, en certifiant que pour 2, j'ai failli perdre définitivement la manche, mais les docteurs étaient coriaces.

7- le fait de devoir faire face à un diagnostic inédit : chaque médecin rencontré, pour marquer son territoire, me pisse une nouvelle dysformité sur un corps déjà bien amoché. Celui-ci m'a sorti le coup du torticolis congénital ; mon mari en aurait profité pour saillir une blague, comme quoi, lui, y était toujours entré tout droit.

Bref, les visites médicales, qu'elles soient préventives ou "j'en ai marre de t'entendre tousser, tu m'empêche de dormir, je t'ai pris rendez-vous chez le docteur" ne sont jamais un lieu d'épanouissement personnel et de quiète patience. Mais, voilà qu'il va me falloir ajouter une 8ème appréhension :

8- le fait de devoir constater que malgré mon auto-dérision et l'acceptation des moqueries sur ma petitesse, celle-ci ne peut se soigner, au contraire : j'ai perdu 1 cm !!!!!

Ici, chez vous, ce soir et demain encore, en haute irrésolution et en une seule dimension, le remake de l'homme qui rétrécit :   "La femme qui pousse vers ses pieds".

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