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je vis, je dis, je ris ...ou pas
5 juillet 2012

Parce qu'il faut bien commencer pour moins mal finir

Le plus difficile est de commencer. Ce n'est pas tant la peur de noircir une page si blanche qu'elle brille au point de croire qu'elle est hantée par M. Propre et de laisser errer dans les limbes floues et peu sures de la toile internétienne des pensées dont on pourrait regretter la concrétisation (si c'était cela, pourquoi tant de discours sur les avantages comparatifs de la logorrhée marclévysienne et du mutisme socratique, sachant que c'est celui qui ne dit rien qui peut permettre aux autres de s'exprimer plus), c'est de trouver le sujet suffisamment inspiratif pour ne pas s'ennuyer soi-même et suffisamment inédit pour ne pas avoir été abordé plus d'une 150 000 millième fois.

 Ce n'est pas que je voudrais me faire remarquer (sinon j'écrirais moins et je collerai des photos de gens mal sappés en jurant qu'ils détiennent un style inaliénable) , mais tant qu'à perdre du temps à tapoter sur un écran en attendant que les gosses se lèvent (parce qu'officiellement l'école se termine ce soir mais beaucoup d'établissements du secondaire savent créer les événements (examens, bienveillances envers les dispenses, orages) pour se libérer de leurs corvées pédagogiques, officiellement, cela permet de préparer sereinement sa visite des maisons de repos la rentrée prochaine, où pourtant comme d'habitude des ratés émergeront (je ne parle pas des professeurs, puisque les incompétents sont déjà connus et salués par les élèves qui savent ainsi qu'ils auront au moins quelques heures pour s'exercer à l'indiscipline, mais bien des emplois du temps, sorte de puzzles dont on se rendra compte que des pièces ne sont pas à leur place, et des classes qui joueront aux salles musicales), au temps que cela soit avec l'impression d'ajouter une pierre à la progression narrative du contexte autofictionnel, bref de ne pas radoter...

Avant de débuter ce billet par "Le plus difficile est de commencer" (ce qui n'a pas été difficile à trouver puisque cette maxime s'applique à toutes les situations, sauf peut être pour les activités genre accrobranches où le plus difficile est de comprendre comment on a pu commencer). plusieurs esquisses ont surgi de mon cerveau fertile, sauf quand il s'agit d'expliquer au petit pourquoi la lumière s'éteint quand on ferme le réfrigérateur (l'hisoire du petit lutin selon des sources pourtant sûres texaveriennes ayant échoué à le convaincre, j'en suis à supputer une interaction gravitationnelle entre un lepton massif et un hadron pas top qui, souffrant du spin, souhaitent passer un quark heure tranquille) :

- Hollande revient déjà sur ses promesses. Les journalistes qui aiment bien que l'actualité suive leur prompteur en sont déjà, 1 mois et demi après la mise sur le trône, à comptabiliser les promesses pour lesquelles la chasse a été tirée : baisse de l'augmentation des dépenses de santé (2,5 % au lieu de 3), loi sur le cumul des mandats reportée...Je me suis vite retrouvée à court parce que, vu qu'il reste 4 ans et 10 mois à notre président pour revenir sur des promesses qu'il a abandonnées, j'ai eu peur de ressembler à un ex-membre du gouvernement qui clame, haut et fort, que s'il avait été au pouvoir, aucune réforme annoncée n'aurait été enterrée...

- mon mari va se faire opérer du genou pour cause de félure du menisque pour cause de prolongation footballistique (il aurait dû arréter il y a 5 ans). Mais passé l'accident prodigieux des chaussettes (qu'il a oublié d'enlever pour se coucher, montrant ainsi combien il angoisse et combien j'ai été prévenante en lui faisant part de cet oubli), je me voyais mal écrire 20 lignes sur un thème qui va lui permettre d'accaparer l'attention et de me laisser sur la touche...

 homme souffrant beaucoup du ménisque

- la météo ne s'est pas trompée et il pleut. Evénement rare (le fait que météofrance ne se soit pas trompée), qui fait courir les foules (surtout celles sans parapluie), qui fait l'unanimité (contre les agriculteurs), mais qui annonce une dépression...

- punaise, j'ai aucune idée et il faut que je fasse des courses. Mais cela ne s'écrit pas, car cela serait faire l'apologie de notre société de surconsommation...

Et ensuite j'ai eu l'inspiration qu'il fallait montrer ma solidarité envers tous les écrivaillons quotidiens qui partagent avec moi cette envie d'être fulgurant et ne parviennent laborieusement qu'à échapper quelques bons mots dans un océan de platitude.

Aussi, j'ai écrit "Le plus difficile est de commencer", bien qu'après réflexion, je corrigerai "le plus difficile est de se rendre compte que la fin arrivée, cela ne valait pas la peine de commencer."

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