Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
je vis, je dis, je ris ...ou pas
7 mars 2013

Avoir les oreilles qui sifflent mâle

Le livre que je suis en train de lire (un livre étant fait pour ça avant de servir de cale à une bibliothèque remplie de bibelots poussiéreux) "L'homme qui a oublié sa femme" de John O' Farrell ( titre original, pour mon mari qui se targue de parler anglais fluidly et n'ouvre un bouquin que pour constater que la traduction du titre est incorrecte, mais là mauvaise pioche, c'est bien "the man who forgot his wife") parle d'un homme qui, suite à une fugue dissociative (qui ne se joue qu'une fois, faute de se rappeler la partition), a oublié toute sa vie antérieure, avant le 22 octobre où il se retrouve dans le métro sans se souvenir de qui il est. Il finit par se rappeler un numéro de téléphone qui le raccroche à son meilleur ami. Il revoit sa femme et en retombe amoureux alors qu'ils étaient en instance de divorce.

Mais là n'est pas le plus intéressant de l'histoire qui est gentillette et pleine d'humour (je vous annonce déjà que tout est bien qui finit bien et que ce n'est peut être pas la peine de le lire si savoir comment cela se termine vous décourage de commencer un ouvrage. Moi c'est l'inverse, la première chose que je lis c'est la fin et si elle ne me plaît pas, je ne vais pas plus avant. Pour ce qui concerne ma fille, savoir qu'il faille commencer suffit à ne même pas oser s'en approcher).

A un moment, il demande à sa femme de comprendre la situation très émouvante et éprouvante dans laquelle il est puisqu'il n'a plus aucun souvenir de leur rencontre, de leur vie de couple, d'elle ... (ni de son père d'ailleurs, mais autant la mémoire lui revient par épisode concernant sa femme, autant ceux le liant à ses parents ne refont jamais surface. Peut-être parce que l'éditeur ne voulait pas dépasser 430 pages pour cause de restrictions budgétaires). Et elle rétorque que de toute façon, auparavant il ne pensait qu'à lui et oubliait sans arrêt qu'elle pouvait exister et avoir des envies, des opinions, des souhaits, des désirs, des humeurs et une mère plus énervante que son père. Plus loin, il lui parle de ses difficultés à vivre alors qu'il n'a plus d'identité. Et son bientôt ex-femme de lui répondre que, depuis leur mariage, son identité à elle est annihilée : elle est devenue femme de, mère de, et n'existe plus en tant qu'individu doté d'un intérêt propre.

Allez les femmes, ne dites pas que cela ne vous rappelle pas quelqu'un. Par exemple, si je prends un couple au hasard : mon mari et moi.

Je lui répète depuis une semaine que j'ai posé mon jeudi et vendredi, pour me reposer, profitant de ce que les enfants sont chez ma mère, pour vivre à mon rythme et écouter ce que j'ai à penser. Hier, encore, je jette un coup d'oeil sur le programme télévision, avec l'espoir qu'un Hugh Grant puisse me tenir éveillée, moi qui ai l'habitude de me coucher aussitôt parvenue à attacher les gosses à leur lit. Je lui souris : pour une fois que je peux faire la grasse matinée, en espérant que tu ne fasses pas trop faire de bruit en te levant pour aller travailler. Il ne me répond pas, il mange et ne peut faire deux choses à la fois. C'est là où j'aurais dû me méfier : il mange, peut-il écouter en même temps 

Car ce matin qui m'a extirpée du lit en me secouant parce que c'était l'heure de se lever pour aller au boulot. ...!!!! J'aurai pû crier, l'assommer avec le livre en question. Je l'ai juste culpabilisé de ne jamais prêter attention à mes propos. Mais sachant qu'un homme doit être fourni avec un filtre anti-aigus pour que ne soient pas parasitées ses hautes réflexions sur la localisation des clefs de sa voiture, je n'ai pas insisté et l'ai rejoint pour le petit-déjeuner.

Je me suis rendue alors compte, alors qu'une polémique enfle sur la déinition des genres, que je pouvais parfaitement me couler dans le moule masculin et fermer mes écoutilles lorsqu'il s'est mis à me sériner, pour la millionnième fois, sur ses magnifiques arbres miniatures qu'il fabrique avec soin et toute son attention et grâce auxquels il croûle sous les commandes et a trouvé un bon prétexte pour s'isoler loin de tous aigus et autres taches ménagères. J'ai juste entendu que sa voix baissait, ce qui signifiait que sa phrase était terminée et que je devais entrer en action. J'ai secoué la tête pour faire avancer notre mutuelle compréhension.

Il est enfin parti et j'ai pû apprécier le calme soudain d'une maison rien qu'à moi....et à MA serpillière.

Y'a pas à dire, les femmes, l'égalité est un bien grand mot............

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité