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je vis, je dis, je ris ...ou pas
8 septembre 2010

La femme est une femme comme une autre

Je ne suis pas sexiste, je ne suis pas féministe, je suis paresseuse économiseuse d'énergie. Lorsque mon mari se plaint que c'est le bordel dans cette maison, je lui réponds que c'est fini l'époque où bobonne était derrière les fourneau pendant que Abraracourcix trônait sur son fauteuil. J'exige qu'il mette la table, il obtempère : il prend son verre à whisky et se sert une bonne rasade. Heureuse de sa participation, je prends mon livre et brûle le diner.

Je ne suis pas sexiste, mon fils est attiré par la dinette. Je lui achète tout un lot de petites assiettes et de victuailles en plastique pour qu'il puisse exprimer son esprit culinaire. Vous me rétorquerez que les plus grands cuisiniers sont des hommes et que cuisiner, si c'est bobonne qui s'en charge dans l'incognito d'une pièce où monsieur n'entre que pour se congratuler d'être intervenu juste à temps pour sauver des nouilles en train de trop s'attacher au fond de la casserole, c'est un Chef de plus en plus jeune, de plus en plus jean, de plus en plus "je ne suis pas mannequin mais j'aurai pû l'être si je ne m'étais pas révélé si doué avec mes mains" (faut la pétrir la ménagère de moins de 50 ans), qui fait trimer les autres devant les médias.

Cependant, mon fils aime aussi jouer à la marchande (notez "à la marchande", pas au marchand, sournois, qui cherche à escroquer son client en lui vendant pour du cachemire à un prix exorbitant un vulgaire poil de chèvre. La marchande, cela fait plus mignon, plus niais, du genre de celle qui va se tromper en vous rendant la monnaie sur 50 euro au lieu de 20, du genre de celle qui va vous mettre de côté son meilleur steack parce qu'elle compatit au fait que vous soyez végétarien, du genre de celle qui cotise pas à la retraite parce qu'elle s'est mariée à un foutu boulanger).

La seule chose quand mon fils, pris dans son jeu d'imitation du monde des adultes (c'est comme ça que l'on présente les choses dans les magasins de jouets : des jouets qui aident l'enfant à se construire en utilisant des succédanés chinois et cassés en moins de temps qu'il n'en faut pour les déballer (la seule chose que je demanderais à la fièvre écologique, c'est d'inciter les marchands (sournois) d'arrêter de se figurer que les parents sont tous des voleurs, de croire que si les jouets n'étaient point emballés dans un coffre fort plastique à l'aide d'une combinaison composée d'une vingtaine de jurons et d'une dizaine de doigts blessés, ils les faucheraient plus vite qu'ils se ruinent à les acheter). Un monde adulte trés bien réfléchi et actualisé puisque l'aspirateur est aux mains d'une fille pendant que la mallette du docteur se réfugie entre celles d'un garçon. Un monde d'adulte trés bien reproduit à l'école où en maternelle, vous avez un côté cuisine et planche à repasser et un autre, bricolage et gros camion pollueur ; vous cherchez désespérément le coin bureau avec ordinateur et distributeur à boissons), pose sa toque pour ouvrir son restaurant "Chef cuistot", c'est qu'il a une drôle de façon de vous proposer le menu :

alors maman, tu veux du poisson crevé ? Oui, parce que mon fils, trés sensible, a compris que ce qu'il mangeait c'était de l'animal mort et cela ne le perturbe en rien ; au contraire, il en plaisante et propose donc des plats à base de cochon crevé ou de vache crevée. Je ne pense pas que son restaurant attire beaucoup de clientèle ; peut être celle des mouches !

Je ne suis pas sexiste et mon fils a le droit de jouer au poupon.

Juste un apparté : je demande que cesse les dépogrammations intempestives à la télévision ; mon mari s'était réjouie de retrouver son cher Inspecteur Barnaby et il découvre à la place "petits meurtres ....". Complétement dépité, il a décidé, par défi, de regarder un nanar de première et voilà que je dois affronter la vue grotesque d'une meute de requins en train de s'empiffrer d'étudiants américains. Le pire : le rire sardonique et jubilatoire de mon mari devant cette boucherie. Punaise, qu'on rembauche Mme Chabot et que Barnaby revienne nous bercer avec ses quelques meurtres !

Mon fils donc berce le truc tout mou, lui fait des bisous et lui fracasse la tête contre les murs (il n'a pas pigé que pour se débarasser d'un gamin, le congélateur était moins salissant). Il n'a pas peur de faire ressortir son côté féminin. Ce que n'a jamais réussi son aîné qui lui criait, lorsque devant prendre le bain, il se trouvait face à une horde de poupées laissées pas sa soeur. Tétanisée, il refusait d'y toucher, préférant moisir dans sa saleté plutôt que de frôler ces blondasses post mammaires. Aujourd'hui, encore, il s'abstient de jouer à la poupée (ou les poupées ne sont pas attirées par les odeurs brutes dégagées par un être hormonalement surabondant).

Je ne suis pas sexiste, je ne suis pas sectaire, juste je ne tolère pas que mon mari rouspète parce que c'est toujours lui qui s'occupe des poubelles. Punaise, c'est un travail d'homme,  ça !

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